Télémaque Les nouvelles aventures daily 1 https://telemaque.skipperblogs.com Wed, 12 Jun 2024 00:00:00 +0000 Acores <p>Les îles des Acores sont absolument magnifiques !<br></p> Wed, 12 Jun 2024 00:00:00 +0000 /blog/uncategorized/acores /blog/uncategorized/acores Bahamas <p>Eaux turquoises à profusions. Mais pas beaucoup de fonds !!<br></p> Thu, 28 Mar 2024 00:00:00 +0000 /blog/uncategorized/bahamas /blog/uncategorized/bahamas Du Petit Paris à Pompéi <p align="justify">Je n'avais encore jamais été en Martinique avant cette traversée, mais j'avais déjà entendu parler, il y a bien longtemps, lors d'un cours de géologie au collège, de l'éruption de la montagne Pelée en 1902. En effet, ce volcan qui semble aujourd'hui si tranquille et si débonnaire, aux vertes pentes et en permanence couronnée de nuages comme le rocher de Gibraltar, cache en réalité une âme de tueur qui a déjà toute une ville sur la conscience.</p><p style="text-align: center;" align="justify"><br></p><div class="fancy"><img src="/content/8392839283/userfiles/histoires-de-mer/Martinique/Saint_Pierre_Montagne_Pelee.jpg"></div><p><em>La rade de Saint-Pierre au temps de sa splendeur</em></p><p><br></p> <p align="justify">De mémoire de collégien, c'est un volcan de type explosif. Sa lave est visqueuse et s'expulse donc difficilement et cette expulsion prend la forme d'une explosion brutale qui emporte avec elle une partie de la montagne et anéanti généralement ce qui se trouve à proximité. C'est exactement l'inverse de ce qu'on a vu à La Palma.</p> <p align="justify">Et ce qui devait arriver arriva le 8 mai 1902. Comme pour Pompéi, malgré tant de signes avant-coureurs (fuites des animaux, coulées de boues, tremblements de terre et autres échappements de fumées), les autorités recommandèrent le calme et ne voyaient aucune nécessité à évacuer la jolie ville de Saint-Pierre, le "Petit Paris" des Antilles, ville fondée par Pierre Belain d'Esnambuc, le premier Français sur les lieux. Le matin du même jour, une nuée ardente (un énorme nuage de gaz et de cendres dans lequel il fait un confortable 1000 degrés Celsius) dévala la pente en direction de la rade à la vitesse de 500 km/h. Autant dire qu'il ne sert plus à rien de s'enfuir lorsqu'on est sur le chemin. La ville fut intégralement soufflée. Seuls les murs les plus solides résistèrent. L'eau n'arrêtant rien, les bateaux à la rade subirent le même sort et finirent par couler après avoir pris feu.</p> <p align="justify">Environ 30 000 personnes furent tuées, mais quelques-uns survécurent et le plus connu d'entre eux est sans nul doute Louis-Auguste Cyparis, ouvrier noir arrêté pour grabuge et enfermé dans un cachot dont l'épaisseur des murs et le manque de fenêtre lui sauvèrent probablement la vie.</p><p align="justify"><br></p><div class="fancy"><br></div><p><img src="/content/8392839283/userfiles/histoires-de-mer/Martinique/Cyparis.jpg" style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto;"></p><p><br></p> <p align="justify">Pendant plusieurs dizaines d'années, la ville restera désertique ou presque. Son territoire communal sera annexé par une de ses voisines et ce n'est que tout doucement qu'elle est renaît de ses cendres, sans toutefois, même encore aujourd'hui, atteindre sa splendeur passée.</p><p align="justify"> <img src="/content/8392839283/userfiles/histoires-de-mer/Martinique/Pelee_1902_3.jpg" style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto;"> </p><p style="text-align: justify;">Les voiliers de plaisance ont remplacé les trois-mâts de commerce. Des constructions récentes enjambent les ruines. Un musée flambant neuf retrace la catastrophe et quelques vieux éléments épars, fondations sortant d'une touffe d'herbes ou murs de pierres sans toit font penser qu'il fut des moments plus glorieux pour ce qui n'est désormais qu'un petit bourg qui fut le creuset de tant d'histoires.</p><p><br></p> Tue, 29 Mar 2022 00:00:00 +0000 /blog/histoires-de-mer/du-petit-paris-a-pompei /blog/histoires-de-mer/du-petit-paris-a-pompei Être caraïbe Rémi <p style="text-align: justify;">      Tout le monde connaît les Caraïbes comme étant un ensemble géographique, composé essentiellement des Petites Antilles (l'arc antillais, allant d'Aruba aux Îles Vierges) et des Grandes Antilles (les grandes îles, de Porto Rico à Cuba). De belles plages, beaucoup de rhum, des locaux peu vêtus et à l'accent rouleur, des fruits exotiques très sucrés, des oiseaux colorés, des serpents sournois et des mygales velues. Mais avant d'être un lieu de retraite et de villégiature pour ceux qui pense qu'il n'y a pas mieux qu'eux, c'était avant un pays de Cocagne, sillonné par des hommes peu vêtus, d'allure farouche et qui connaissaient ce coin comme personne : les Indiens caraïbes. </p> <p style="text-align: justify;">     Car c'est bien le nom d'un peuple en réalité. Appelés "les Sauvages" par les premiers colons, ceux-ci n'ont pas omis dans leurs témoignages successifs de leur rendre un hommage, souvent discret et indirect, en soulignant leur admiration pour l'incroyable équilibre que ceux-ci avaient réussi à établir avec la nature qui les entourait. </p> <p style="text-align: justify;">     Ce qui a marqué les premiers Européens qui les virent, ce fut leur simplicité. Ils n'avaient pas peur et se promenaient nus, ce qui a choqué ces braves gens pour qui tout bon chrétien se doit d'être savamment emmitouflé, indépendamment du climat, n'ayant que la tête et les mains qui dépassent. Cela émerveilla Colomb et Las Casas, mais choqua leurs successeurs, car c'est à cela qu'on reconnaît les Barbares: ils se baladent à poil. </p> <p style="text-align: justify;">     D'autres notent encore qu'ils sont très beaux et se portent très bien. Jacques Bouton, religieux français du XVIIe siècle et qui n'est pas particulièrement tendre avec eux, observe tout de même qu'il n'y a ni boiteux, ni aveugle, ni infirme chez eux, qu'ils sont remarquablement bien proportionnés et en pleine sa<img src="/content/8392839283/userfiles/histoires-de-mer/Carib_indian_family_by_John_Gabriel_Stedman.jpg" style="width: 339px; height: 600px; float: right;margin:20px 0 20px 20px">nté. La même chose est remarquée par le Père Labat, missionnaire dominicain en Martinique et en Guadeloupe de 1694 à 1706.</p> <p style="text-align: justify;">      Les Caraïbes (ou Kalinagos pour les hommes, Kaliponam pour les femmes) sont un peuple originaire du nord du Venezuela et qui s'est réparti dans le bassin caribéen à la fin du IXe siècle. La légende, colportée par les futurs colons européens, en fait des brutes sanguinaires et cannibales qui ont exterminé sans pitié un peuple doux et bon qui les a précédés sur les îles et qui s'appelait les Arawaks. Mais la recherche actuelle tend à faire penser que si remplacement il y eut, il ne fut pas brutal, mais progressif, avec une lente assimilation, que l'historiographie prouve grâce à un changement dans le style des poteries (la vaisselle parle). Les Sauvages de Bouton ou de Labat se trouvent donc innocentés d'un génocide.</p> <p style="text-align: justify;">     Une originalité : les Caraïbes se recouvrent le corps de rocou. Le rocou est une teinture végétale que l'on tire des fruits d'un arbre que l'on appelle le rocouyer. Il est d'un rouge éclatant, presque comme le carmin, disait Labat. Tous les matins, les femmes caraïbes aide les hommes à s'en recouvrir entièrement, ce qui les aident à lutter contre l'ardeur du soleil et la piqûre des moustiques.</p> <p style="text-align: justify;">     Trait original que Labat rapporte: ils parlent différentes langues, selon que l'on est un homme, une femme ou un ancien. Chaque dialecte reflète la différence de rôle, et l'anonyme de Carpentras nous en donne la teneur, qui montre à quel point au sein d'un même groupe les langages peuvent être différents : Pour dire "bonjour" les hommes disent « Maloï quaï y moussou! », et les femmes « Acquiétédé ! ». Cette différence en rappelle une autre, parallèle : chez les Caraïbes, c'est Madame qui travaille! Monsieur bulle la plupart du temps dans son hamac, cause avec ses amis ou boit du ouicou (boisson fermentée faite à partir de manioc). Il ne se met que rarement en peine de partir chasser ou pêcher. Madame par contre, cuisine, lave, prépare, élève et bien souvent porte ce que Monsieur a chassé. Les Kaliponam se sont ainsi bien souvent attiré la juste admiration des nouveaux venus d'Europe.</p> <p style="text-align: justify;">     À l'arrivée des Français en Martinique, les Caraïbes se sont repliés à l'intérieur des terres, et essentiellement sur la façade est (dite "au vent" ou "cabesterre"). Puis finalement ont complètement vidé les lieux pour aller se loger sur la Dominique, ou encore aujourd'hui subsiste une petite troupe de 3000 têtes sur le territoire de la commune de Salybia.</p> Thu, 24 Mar 2022 00:00:00 +0000 /blog/histoires-de-mer/etre-caraibe /blog/histoires-de-mer/etre-caraibe Chapitre 12 - Epilogue Rémi <p style="text-align: justify;">     Il fallut du temps pour que ces pauvres marins du Dei Gratia puissent s’innocenter d’un crime qu’il n’avait pas commis, car le procureur resta persuadé qu’il y en avait eu un et que les parties prenantes étaient toutes de mèches pour transformer le sang en or. Aussi, quand ce procès se termina enfin quelques mois plus tard, le juge Cochrane s’aligna sur Solly-Flood et la récompense de l’équipage fut-elle réduite à la portion congrue. Les expertises avaient beau jeu si ce n’était de démontrer, du moins abonder dans le sens des sauveteurs. Mais cela ne leur fut d’aucun secours et s’ils repartirent avec leur liberté et un petit pécule, ils devaient bien sentir que tout cela avait été plutôt arraché que dû.</p><p style="text-align: justify;">     Quand l’armateur du malheureux navire vint appuyer David Morehouse, il s’en fallut de peu qu’il soit lui aussi happé dans la même tourmente en fut quitte pour repartir chez lui avec le même traitement. Le navire lui-même fit peau neuve avec une nouvelle cargaison et un nouvel équipage, mais il connut bien des difficultés que lui amenaient ses fantômes. Boudé et isolé, il eut le sort des navires maudits: Longtemps à quai, passant entre des mains toujours plus douteuses (les seules qui voulurent bien encore de lui) et ne servit par la suite que d'outil de fraude et de trafic qui finit tristement une bien courte carrière d’à peine plus de dix ans, échoué volontairement sur un récif tropical, avalé par un océan qu’il n’avait pas offensé.</p><p style="text-align: justify;">     Quant à Briggs et son équipage, il n’en fut malheureusement plus question. Les recherches n’aboutirent pas, même si ça et là, au gré des anecdotes terribles dont les marins sont friands, un détail qui pourrait donner une idée de leur destin remontent de temps en temps à la surface des idées. Mais rien de certain ne put jamais être fermement établi, si ce n’est qu’ils naviguent peut-être encore ensemble vers des terres plus clémentes, où la folie humaine est encore inconnue.</p> Tue, 15 Mar 2022 00:00:00 +0000 /blog/histoires-de-mer/chapitre-12-epilogue /blog/histoires-de-mer/chapitre-12-epilogue Chapitre 11 - Un juge inflexible Rémi <p>Environ un mois plus tard.</p><p style="text-align: justify;">     En cette mi-décembre, un puissant vent d’est que les gens du lieu appellent Levante formait une brume permanente au-dessus de l’imposant Rocher. Sa pente, taillée d’un brutal coup de serpe par quelque dieu semblait inviter cet éternel nuage à s’écouler au fond de sa grande baie. Mais celui-ci comme par pudeur semblait renoncer à se mouiller, et s’attardait fixement sur la longue crête, formant ainsi un toit de coton sombre au-dessus de la ville forte de Gibraltar. </p><p style="text-align: justify;">     Coincé entre ce dévers et une maigre plage désormais disparue sous les quais et les imposantes fortifications garnies de bouches à feu d’où sortaient la gueule menaçante de canons de 24 livres, la ville grouillait de son activité quotidienne, rythmée par les inévitables bruits de bottes des sentinelles marchant au pas d’un bout à l’autre des épaisses murailles. </p><p style="text-align: justify;">     Dans une des grandes salles communes qui jouxtait le palais du gouverneur, dans une de ses masures à étage unique et encore plus simplement garnies, comme un évènement solennel improvisé dans une cantine, le tribunal siégeait en session plénière, présidé par le poudreux James Cochrane, enfoncé au plus profond d’une ample robe de magistrat, dont le revers était alourdi de décorations et portant haut sur le front son imposante perruque, symbole immémorial de l’importance de sa charge. </p><p style="text-align: justify;">     Sur sa droite, un petit personnage, tout en nervosité concentrée, vitupérait brutalement contre deux figures pâles qui siégeaient à la gauche de la cour, fermement cernées par deux soldats d’infanterie, reluisants du rouge de leur uniforme. </p><p style="text-align: justify;">     -Vous mentez! accablait le petit homme, procureur en titre du Rocher. Si! Vous mentez! Rajouta-t-il un ton plus haut pour couper court à la tentative d’un des deux hommes d’interjeter une justification. </p><p style="text-align: justify;">     Frederick Solly-Flood était de ces hommes de justice de l’ancienne école : amoureux de sa fonction, convaincu jusqu’au tréfonds de son âme du bien-fondé de son existence et de ce qu’il considérait n’être rien d’autre qu’un sacerdoce, il ne voyait de bon exercice qu’à l’extrême et doublait son zèle d’une suspicion permanente pour qui tout le monde était coupable jusqu’à preuve du contraire. </p><p style="text-align: justify;">     Les deux hommes tremblants face à cette incarnation écrasante de la loi n’étaient autres que David Morehouse et Oliver Deveau, respectivement capitaines du Dei Gratia et de la Mary Celeste, arrivés depuis peu et ancrés tout deux dans la baie, face au port. </p><p style="text-align: justify;">     -Je sais que vous mentez! continua Solly-Flood en se tournant vers le président de la cour. Ces hommes n’ont rien fait d’autre que de tenter une fraude astucieuse! Pensez! Un bateau-fantôme, errant seul au beau milieu de l’océan, tout équipage disparu, ouvert à tous les vents! Mais quelle incomparable aubaine! Tellement incomparable d’ailleurs, ajouta-t-il en faisant mine de fouiller dans son dossier, qu’il n’en est littéralement nul autre exemple dans l’histoire. </p><p style="text-align: justify;">     Et se tournant brusquement vers eux : </p><p style="text-align: justify;">     -Vous n’êtes que de pauvres innocents, victimes de votre chance! Et cette merveilleuse trouvaille va vous permettre, à vous et vos affidés américains de toucher une copieuse prime d’assurance! Monsieur le président : on a la preuve que l’or flotte! De mon côté je maintiens que ce miracle n’est rien d’autre qu’une mise en scène. Je ne sais ce qu’il advint de l’équipage de la Mary Celeste, s’ils sont de mèche avec ceux du Dei Gratia, ou s’ils en ont été les victimes, mais je ne compte pas laisser des filous disparaître dans la nature avec une prime, qui de surcroît est peut-être trempée du sang d'innocentes victimes, et tout cela avec notre bénédiction. Je ne croirais pas avoir rempli ma mission si je laissais des choses pareilles se passer ici. J’insulterai Dieu, la justice et la Couronne! </p><p style="text-align: justify;">     Les deux pauvres marins se sentaient comme cloués au pilori. Peu habitués aux ors judiciaires et administratifs, il commençaient à se rendre compte que la bonne foi n’était pas gratuite et que la malchance pouvait la relayer vers un mauvais réceptacle, comme un creuset qui aurait la vertu de transformer l’or en boue. Vainement, ils avaient expliqué, déroulé, parcouru en tout sens l’intégralité des évènements qui les avaient amenés à croiser la Mary Celeste, puis finalement à se décider à l’emmener. Vainement encore s’étaient-ils justifiés, faisant valoir l’impossibilité, voire le danger qu’il y aurait eu à laisser le navire à son sort! Solly-Flood régnait en maître sur cette lourde pyramide judiciaire et chaque moellon qui la constituait s’était dévotement rangé sous la ligne hiérarchique : si lui ne vous croyait pas, alors personne ne vous croira. Quand la tête est pourrie par le vice et la bassesse d’esprit, le corps se gangrène lui aussi, mais de peur. </p><p style="text-align: justify;">     David Morehouse, qui avait revêtu son grand uniforme pour l’audience, noir de jais sur lequel reluisait les galons d’or et les boutons de laiton, répondit d’une voix d’un calme choisi ce qui avait été son refrain pendant tous les interrogatoires: </p><p style="text-align: justify;">     -Nous n’avons fait que ce que nous pensions être le meilleur. Je ne regrette pas ma décision. S’il se trouve que nous sommes à même de percevoir une prime d’assurance, grand bien nous en fasse. Mais je tiens à préciser que ce n’est pas ce qui a motivé notre geste. </p><p style="text-align: justify;">     -Tiens donc! pesta Solly-Flood, levant les yeux au ciel dans un brusque mouvement d’épaule. Et ses deux bras levés comme pour invoquer la Providence retombèrent lourdement, montrant combien cela avait été vain.</p> Tue, 15 Feb 2022 00:00:00 +0000 /blog/histoires-de-mer/chapitre-11-un-juge-inflexible /blog/histoires-de-mer/chapitre-11-un-juge-inflexible Mi traversée <p>13°45'56 N 42°34'52W</p><p>Avec les alizés qui ont repris leur travail, mais de manière timdie, nous avons pu faire un départ tout en douceur dans de (très) bonnes conditions emportant ainsi un bon capital moral malgré les deux reports et 10 jours d'attentes avant départ.</p><p>Les premiers jours nous avons �fait du sud� afin de descendre en profondeur dans les alizés et eviter d'éventuelles pannes de vent. La houle est minime et c'est assez confortable. Les conditions étaient mêmes si favorables que nous avons envoyé le spi durant 3 jours et même durant la nuit. Nous avons tout de même rencontrés des grains à plusieurs reprises qui nous ont fait passé quelques moments Orangina (faut bien scouer, sinon la pulpe...).</p><p>Le 6ème jour ça s'exclame sur le pont �C'est quoi que vous avez pêché ? Encore une coryphène ? Vous voulez pas la relacher ?�</p><p>En effet, après de nombreux mois bredouille, la canne a bien donné durant cette première moitié de traversée. Nous avons fait de temps à autre un jour de pause pour pouvoir finir la dorade pêchée la veille, mais à la fin, on commence à souhaiter qu'une autre espèce de poisson daigne mordre à notre victorieux apât. Un ptit thon, ce serait bien....La vie à bord s'aggrémente volontier de petits rien qui au bout du compte influent beaucoup sur le moral du bord : un petit saucisson en guise d'apéro, écouter les autres bateaux parler à la radio, se baigner au milieu de l'océan, s'offrir le luxe d'une micro douche à l'eau douce (et chaude!), passer 1h à contempler un lever de lune. Les jours passants, les aliments frais se font de plus en plus rares. A commencer par le pain. Avec les quelques kilos de farine en réserve, nous décidons de se faire un petit concours de boulangerie. Chacun son jour, chacun son pain. Les techniques diversent et donnent des résultats étonnants. En tout cas l'on apprend qu'en mer, même raté, du pain reste délicieux. Alors on ne se prive pas.</p><p>A bord nous avons un satisfactiomètre; un appareil de mesure du niveau de bonheur de l'équipage et du bateau. Il s'agit en fait de l'anémomètre. Quand il indique moins de 10 noeuds de vent (18km/h), le bateau roule, les voiles claques et nos nerfs aussi. Quand il remonte vers 15 noeuds, le bateau file droit avec entrain, notre sourire s'élargis et nos nuits s'adoucissent. L'éloge de la lenteur à du bon et personne n'est ici pour faire une course, mais si l'on peut se ménager des bords confortables, c'est tant mieux.Le compteur décompte désormais, il nous reste un peu plus de 1000 miles à parcourir. Avec des vents un tout petit peu plus soutenus comme attendu sur cette deuxième moitié, l'on peut espérer arriver en Martinique autour du 4-5 février.On vous laisse sur cette photo du coucher de soleil au 5ème jour et on vous dit à tout à l'heure!</p> Sat, 29 Jan 2022 00:00:00 +0000 /blog/uncategorized/mi-traversee /blog/uncategorized/mi-traversee Chapitre 10 - Une tentative Rémi <p style="text-align: justify;">     Environ deux semaines auparavant, à bord de la <em>Mary Celeste</em>.</p><p style="text-align: justify;">     Frissonnants et grelotants de peur autant que de froid, huit personnes se serraient sur les bancs exigus de la chaloupe qui suivait d’un lent mouvement les ascensions et les descentes que la <em>Mary Celeste</em> entreprenait sur le dos de la houle. Le filin d’acier qui les retenait au navire était raide de tension et grinçait plaintivement dans le chaumard de la barque de bois. Un souffle léger ébouriffait sur ces tristes figures repliées sur elles-mêmes, les cheveux que la sueur et les embruns ne leur avaient pas encore collés au visage. Pendant de longs moments, personne n’osa profaner le silence résigné qui régnait depuis que tous avaient pris place à bord du petit esquif.</p><p style="text-align: justify;">     L’explosion, quoique n’ayant pas fait de blessés, avait fait succéder une peur sourde à un début de panique. Aucun d’entre eux n’avait cherché à comprendre ce qui la causa. Seul Richardson, encore plus pâle que de coutume, subodora que la lampe à pétrole qu’il avait laissé allumée en cas de besoin devant l’entrée de la cale, pouvait bien être le coupable le plus probable. L’air, saturé des vapeurs de l’alcool s’échappant d’un des fûts aurait atteint la saturation nécessaire et aurait pris feu au contact de la flamme proche. Telle était son hypothèse, mais il se garda bien d’en parler.</p><p style="text-align: justify;">     Toujours fût-il que plus personne ne voulut rester à bord et Dieu sait que lorsqu’il n’est pas permis à l’homme aux prises avec le drame d’espérer le salut en dehors de lui-même, la raison est parfois la première à quitter la partie. Malgré les supplications de leurs officiers, les marins poussèrent unanimement pour un abandon pur et simple.</p><p style="text-align: justify;">     “Santa Maria n’est pas loin, à la rame nous y serons en trois jours!" avait averti l’un des quatre frisons, sans se préoccuper de la véracité de ses dires. Tout cela dit sur un ton prophétique qui lui valu en un instant l’adhésion de tout le bord. Terrassés de désespoir, la parole de ce nouveau Moïse fut confondue avec la vérité. Et sans même s’interroger, ils s’engouffrèrent dans ce qui pouvait les conduire bien promptement là où il redoutait d’aller le plus.</p><p style="text-align: justify;">     Modérant l’enthousiasme que génèrent les propositions radicales, Briggs, qui se doutait de la difficulté que pouvait représenter le fait d’abattre une centaine de milles à la rame par des vents contraires, en particulier lorsque l’on est épaulé par un équipage en proie à la terreur, suggéra de rester attachés au navire pendant un certain temps et de voir si le bateau, ébranlé comme il le fût, s’enfoncerait ou au contraire, braverait les flots et auquel cas on regagnerait le bord. Le compromis rassura ce petit monde.</p><p style="text-align: justify;">     Plusieures heures déjà avaient passé et la <em>Mary Celeste</em> ne coulait pas. Au contraire, elle continuait vaillamment sa course avec le minimum de voilure qu’avait maintenu l’équipage pour ne pas lui faire perdre son élan. Et Briggs, debout à l’avant, ne la quittait pas des yeux.</p><p style="text-align: justify;">     “Ne me trahis pas!” murmura-t-il indistinctement à l’attention du navire.</p><p style="text-align: justify;">     Ce dernier devait rester innocent, car au moment où il commençait à penser qu’un retour allait être envisageable, une vague, plus haute que les autres, fit disparaître complètement la <em>Mary Celeste</em> de leur vue. Le filin plongea et, sous l’action d’un puissant coup de traction, céda brutalement en faisant vibrer toute la chaloupe. Renversé en arrière par le choc et tomba sur ses compagnons d’infortune. Il se releva d’un bond pour constater ce qu’il craignait le plus au monde : blême, il vit le navire filer droit jusqu’à devenir tout petit jusqu’à ce qu’il passe sous l’horizon.</p><p style="text-align: justify;">     Sans même regarder ses compagnons, sa femme et sa fille, il enfonça sa tête dans ses mains et dans un cri guttural, hurla la colère qu’il y a encore quelques instants il s’était promis de ne pas montrer.</p><p style="text-align: justify;"><br></p><p><br></p><p><br></p> Thu, 23 Dec 2021 00:00:00 +0000 /blog/histoires-de-mer/chapitre-10-une-tentative /blog/histoires-de-mer/chapitre-10-une-tentative Episode 2 : Qui sont les guanches? Rémi <p style="text-align: justify;"><font> <p align="justify">     Les connaissances vont et viennent dans l’histoire du monde et force est de constater que les oublis existent, et que notre histoire n’est pas celle d’une accumulation et assimilation systématique des savoirs passés.</p> <p align="justify">     Quelques éléments sortent de ce savoir global quand d’autres y rentrent (ou pas). Et l’oubli, l’impossibilité de savoir pour la bonne et simple raison que les sources n’existent tout simplement plus et ne sont pas reconstituables est, je l’admets, extrêmement frustrant. Du coup on pallie un peu avec notre imagination : là où il n’y a pas de preuves, il peut y avoir une solide imagination. </p> <p align="justify">      Force est de constater une chose : si les guanches sont arrivés aux Canaries, cela n’a pas été par les airs, ni à la nage (le point de la côte la plus proche est à 100 km). C’est donc le bateau qui a été utilisé et il y eut donc un savoir-faire de navigation. Mais d’où venait-il ?</p> <p align="justify">     Tant que nous ne trouverons pas d’épave ou de restes exploitables, nous ne le saurons malheureusement jamais. Si bateau il y a eu, il devait être de bois et ce matériau résiste mal aux ravages du temps, que cela soit dans l’air, sur terre et à fortiori dans l’eau.</p> <p align="justify">     D’épaves point. Des récits peut-être ?</p> <p align="justify">     Car il y eut bien une écriture guanche, qui d’ailleurs trahissait leurs origines, puisqu’elle est aussi d’inspiration berbère. Mais mis à part quelques inscriptions sur des rochers , au sens très certainement religieux, rien qui ne nous permette d’éclaircir le mystère de la grande traversée.</p> <p align="justify">     Les guanches, comme beaucoup de petits peuples n’ayant pas atteint les âges métalliques, semblaient avoir une solide tradition orale et beaucoup de choses devaient se raconter le soir au coin du feu, tous attroupé autour de l’ancien narrant sa légende d’une voix caverneuse et chevrotante. De génération en génération, ce qui devait avoir une base réelle a dû devenir une légende truffée de détails imaginés, d’éléments mélangés et reconstitués et désormais perdus pour nous qui ne pouvons plus savoir que ce que les conquérants espagnols ont bien voulu prendre la peine de noter avant de tuer et de déporter tout le monde.</p> <p align="justify">     Autre question : Comment ont-ils fait pour subodorer des îles à une telle distance ?</p> <p align="justify">     Mon expérience sera limitée à ce que j’ai vu, mais toujours est-il qu’il parait que de certains points élevés de l’Atlas, le Pico Teide sur Tenerife (3715 m, d’altitude) est visible du continent. Un brave berbère l’aurait-il aperçu et en aurait déduit la présence de terres émergées vers l’Ouest ? </p> <p align="justify">     Ou encore, des connaissances que nous ne maîtrisons pas tout à fait et qui sont de la même nature que celles qui ont permis aux Polynésiens de localiser l’île de Pâques auraient permis aux populations côtières de savoir qu’il y a des îles au milieu de ce désert d’eau ? </p> <p align="justify">     Là encore, hypothèses que tout cela. Et les conjectures pour donner des raisons à un déplacement aussi audacieux vont du changement climatique de l’époque à la pression impériale induite par l’expansion romaine. Mais rien de définitif à ce stade.</p> <p align="justify">     En tout cas une fois que la porte fut ouverte, tout le monde est entré, et il y a fort à parier que ceux des îles de l’Ouest ont pour origine les îles de l’Est, chaque île étant visible de la précédente (tout dépend du temps qu’il fait dans la journée).</p> <p style="text-align: justify;">    Ainsi va une hypothèse sur le mystère de l’origine des guanches, peuple bien brave et malheureusement disparu, aujourd’hui dissout dans le génome des habitants des Canaries (entre 15 et 30 % ce me semble).</p></font></p> Fri, 03 Dec 2021 00:00:00 +0000 /blog/histoires-de-mer/episode-2-qui-sont-les-guanches /blog/histoires-de-mer/episode-2-qui-sont-les-guanches Les Canaries - Le Film Alain <p>Vous me connaissez, ma plume n'étant pas aussi affûtée que celle de Rémi, je préfère partager avec vous via des images.</p> <p>C'est pourquoi je vous propose aujourd'hui de revenir sur nos 6 mois passés aux Canaries en images et en musique. Ce petit film est un patchwork de ce que nous avons pu voir sur toutes les îles. Les séquences peuvent être très différentes, mais représentent bien hétérogénéité des nombreux paysages de cet archipel :</p> <p> <jodit data-jodit-temp="1" draggable="true" data-jodit_iframe_wrapper="1" style="display: block; width: 100%;" contenteditable="false"><iframe style="width:100%; height:400px" sandbox="allow-same-origin allow-scripts allow-popups" title="Les Canaries - Le film" src="https://tube.tchncs.de/videos/embed/56411015-2c6d-4770-813f-469706e3e211?warningTitle=0&peertubeLink=0" allowfullscreen="" frameborder="0"><br></iframe></jodit> </p> <p><br></p> <p><br></p> Fri, 26 Nov 2021 00:00:00 +0000 /blog/voyage/les-canaries-le-film /blog/voyage/les-canaries-le-film